Une œuvre purement symphonique Sul far del giorno, du jeune compositeur italien Leonardo Marino, donnée en première création fran- çaise, introduit cette soirée. S’inspirant de romans de Tolkien, ce maitre de la littérature fantastique, l’œuvre s’ouvre sur le son originel du monde, nous rappelant, dans ce début immobile la musique des origines en prélude de la Tétralogie, se poursuivant en une évocation du ciel et de l’enfer, de ses forces antagonistes. La source d’inspiration de Calvino qui donne le titre à l’œuvre décline ensuite des pages d’un puissant lyrisme, d’un lyrisme à l’autre, d’une époque à l’autre, l’émotion se transpose sur les sons ou les mots, c’est selon. L’ouverture instrumentale a toujours préludé au drame. Ouverture d’opéra, ouverture de concert, comme pour préparer l’auditeur à l’émotion suprême qui s’annonce.

L’émotion ? Tempête, forêt profonde, monde obscur de la nuit, innocence et bravoure du héros, destinées humaines et divines, fatalité, combat, vengeance, aube printanière, ivresse de l’amour....Siegmund et Sieglinde, deux frères et sœurs, deux solitudes qui deviendront amants, chantent avec éblouissement durant le sommeil lourd et vengeur de Hunding leur passion naissante, leur complicité retrouvée. Ce premier acte intégral de Walküre, interprété en version de concert pose le décor et laisse présager le drame à venir, désobéissance de Brunnhilde, mort de Siegmund, de Hunding fou- droyé par le dieu Wotan, vengeance de Wotan. Le destin des héros, jouets de la toute puissance des dieux, à travers les symboles, telle l’épée, la ca- tastrophe à venir, sont posés dès ce premier acte qui chante en son milieu l’incandescence tragique de l’amour.

L. MARINO : Sul far del Giorno
R. WAGNER : Die Walküre, acte I
Jennifer HOLLOWAY, Sieglinde
Issachah SAVAGE, Siegmund
Raphaël HARDMEYER, Hunding
Daniel KAWKA, direction musicale

Avec l’orchestre symphonique Ose! et les musiciens de la Haute école de musique de Genève